Une conférence s’est tenue ce Mercredi 08 mars à l’Université Gaston Berger sous le thème Casamance : Sortir des préjugés.
Le prétexte était pris pour faire une grande leçon inaugurale sur la Casamance et balayer ainsi les divers préjugés que les uns et les autres peuvent avoir sur cette région Sud du Sénégal. Cette leçon inaugurale débuta avec une grande question : Comment résumer la Casamance en un mot ? En répondant à cette question, le public présent l’a qualifiée de naturelle (du fait de la richesse de ses ressources mais aussi de son poids culturel bien conservé) ; d’animiste (du fait de la survivance de la religion des ancêtres) ; de pays des diolas (la majorité de la population étant de cette ethnie) ; mais aussi de dangereuse (de par la persistance du conflit depuis 1982). De ce fait, la Casamance fut revisitée sous tous ses angles par le conférencier pour lui redonner sa vrai image.
Abdou Ndukur a, à travers sa présentation, déconstruit la plupart de ces préjugés en démontrant la diversité culturelle et ethno-linguistique de la Casamance où non seulement une vingtaine de langues bien représentatives se côtoient, mais aussi où le diola est minoritaire. A côté de cette diversité culturelle, il note également une diversité religieuse avec d’ailleurs une prédominance de l’islam. Les systèmes de royautés y survivent où rois et reines continuent d’être intronisées selon les coutumes. Bien que toujours en conflit l’insécurité n’y est plus de mise dans beaucoup d’endroits contrairement à ce que beaucoup peuvent croire.
En sortant de ces préjugés, de nouvelles perspectives se sont présentées à savoir :
- L’urgence d’engager la communauté scientifique à intégrer la Casamance dans leur objet de recherche pour mieux faire connaitre la réalité casamançaise
- Refuser les essentialismes et exotismes de plusieurs études (d’étrangers)
Et dans ce sillage, des séminaires seront organisés de manière périodique au sein de l’université pour engager la discussion. Les sujets suivants ont été retenus :
- Des reines et des rois dans le Sénégal contemporain : organisation politique et sociale de la Casamance
- Les religions de la Casamance : une mutation radicale ?
- Femmes diolas
- Les conflits casamançais
- Conflits, négociations et aide internationale en Casamance
Écoutez l’audio et voyez la présentation PowerPoint.
A lecture was held on Wednesday, March 8 at Gaston Berger University with the theme of Casamance: Breaking prejudices.
Abdou Ndukur, the day’s lecturer, took the opportunity to sweep away the various prejudices that some have about the southern region of Senegal. This inaugural lesson began with a great question: How to summarize Casamance in one word? In answering this question, the audience described it as natural (due to the richness of its resources but also to its well-preserved cultural weight); animist (because of the survival of the religion of the ancestors); Diola country (the majority of the population being of this ethnic group); but also dangerous (due to the persistence of the conflict since 1982). As a result, Casamance was revisited from all angles by the lecturer in an attempt to restore a more accurate image.
Abdou Ndukur deconstructed most of these prejudices by demonstrating the cultural and ethno-linguistic diversity of Casamance, where twenty languages are used, but also where the Diola population is a minority. Besides this cultural diversity, he also noted religious diversity, although Islam is predominant. Remnants of former kingdoms have survived there, with kings and queens continuing to be enthroned according to custom. Although the region is still in conflict, the insecurity no longer persists in many places, contrary to what Senegalese from other regions may believe.
In emerging from these prejudices, Nduker presented new orientations, focusing on the following two:
- Engaging the scientific community to integrate Casamance in their research objectives, to make better-known the reality of Casamance
- Refusing the essentialisms and exoticisms of many analyses (especially by foreigners).
To continue these conversations, the University of Gaston Berger will organize periodic seminars to further engage the discussion, especially on the following subjects:
- Queens and kings in contemporary Senegal: the political and social organization of the Casamance
- The religions of Casamance: a radical change?
- Diola women
- The conflicts in Casamance
- Conflict, negotiations and international assistance in Casamance
Hear the audio and see the PowerPoint slides.