Report on The CIHA Blog Annual Conference in South Africa / Rapport sur la Conference Annuelle du CIHA Blog en Afrique du Sud

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en français

by Ndeye Ami Diop et Khadidiatou Dia, Luce Graduate Fellows and Ph.D. students at the University of Gaston Berger, St. Louis, Senegal

We were especially pleased to participate in this annual CIHA Blog conference on religion, governance, and humanitarianism in Africa, and we congratulate and thank all the participants. The conference theme addresses an extremely important subject for understanding the reality of Africa and its relation to the rest of the world.

Concerning religion, the conference demonstrated its lived significance for Africans. Here religion has a curative function, permitting the subject to be reconciled to herself, over and against the situation of alienation and psychosis which, according to the words of Fanon, result from the violence inherent in different forms of imperialism. Religion also takes into account questions and problems that cannot be grasped by rationality and science.

But religion is also a social field, a site of struggle where different national and international actors clash in efforts to control resources and gain power, whether political or economic.

Regarding governance, it appears that it is particularly problematic in Africa. In effect, the resources of power are often divided between public actors ; i.e., the state and to a lesser extent decentralized authorities, who are frequently not able to play a full role, and private actors who frequently own economic capital.

Turning to humanitarian aid, it constitutes, along with development aid, a primary form of relationship between Africa and the rest of the world, especially the west. And these relations unfortunately occur in a context of contradictory representations of Africa and Africans, who are viewed through an exoticized gaze that mixes attitudes of superiority with incomprehension ; and fascination with contempt.  This climate of philistinism (an expression of Achille Mbembe), tends to delegitimize all critical discourse in favor of a passionate ignorance that authorizes arrogance and sometimes aggressiveness in discourses about Africa.

Faced with this, the task for us can simply consist of working to end these relations of good Samaritanism, paternalism, and the infantilization of Africans that characterizes donor attitudes, and instead put in place a politics of the possible, based on equality and mutual respect, a politics which is indeed the raison d’etre of the CIHA Blog.


by Ndeye Ami Diop et Khadidiatou Dia, Les Boursières de Luce du Blog CIHA

Nous sommes particulièrement heureuses de participer à cette conférence annuelle du CIHA blog sur la religion la gouvernance et l’humanitarisme en Afrique et voudrions remercier et féliciter tous les participants. Le thème de cette conférence revêt une importance capitale dans la compréhension de la réalité africaine et de sa relation avec le reste du monde.

S’agissant de la religion, il a été montré ici toute l’importance qu’elle revêtait dans le vécu des africains. La religion a ici une fonction de cure, permettant au sujet de se réconcilier avec soi même si je puis dire face à la situation d’aliénation et de psychose selon les mots de Fanon résultant de la violence inhérente aux différentes formes d’impérialisme. Elle prend également en charge les questionnements et les problématiques qui échappent, qui ne peuvent être saisi par la science et la rationalité.

Mais la religion est aussi et surtout un champ social, un champ de lutte ou différents acteurs nationaux et internationaux s’affrontent pour la maitrise des ressources et pour le pouvoir qu’il soit économique ou politique.

S’agissant de la gouvernance, il apparait qu’elle est particulièrement problématique en Afrique. En effet les ressources du pouvoir sont souvent partagées entre les acteurs publics donc l’Etat et les autorités décentralisées dans une moindre mesure qui ont souvent du mal a joué pleinement leur rôle et des acteurs privés détenant souvent un capital économique.

Et en ce qui concerne l’aide humanitaire, elle constitue avec l’aide au développement une forme majeure de la relation entre l’Afrique et le reste du monde et surtout le monde occidental. Et ces rapports se déroulent malheureusement souvent sur un fond de représentation flou sur l’Afrique et les Africains. Il  s’agit d’un regard exotique qui mêle à la fois un sentiment de supériorité et d’inintelligibilité mais aussi de fascination et de mépris. Ce climat de philistinisme et j’emprunte l’expression à Achille Mbembé tend à délégitimer tout discourt critique et favorise la passion de l’ignorance qui autorise l’arrogance et parfois l’agressivité dans les discours traitant de l’Afrique.

Face à cela la tache de l’heure pourrais tout simplement consister à travailler à mettre fin à ces rapports de bon samaritain et de paternalisme caractérisant l’attitude des donateurs et l’infantilisation des Africains et de mettre en œuvre une politique du semblable basé sur l’égalité le respect mutuel et c’est bien la raison d’être du blog CIHA.

Khadidiatou DIA is a PhD student in religion studies in Gaston Berger University (Senegal), and a research assistant at LASPAD (Laboratory for the Analysis of Societies and Powers/Africa-Diasporas). Her research is about family, institutions and gender in the Senegalese context, in relation with religious practices and discourses. Her thesis is titled « Anthropology of the Senegalese family: Youth, Sexuality and Religion in Contemporary Senegal ».

Ndeye Ami Diop is a Ph.D student in political science and a research assistant at LASPAD (Laboratory for the Analysis of Societies and Powers/Africa-Diasporas). Her area of interest relates to the African intellectual spaces since the 1960s. For her master’s degree, she worked on postcolonial studies and on Achille Mbembe’s analysis of the African postcolonial State.