The African Renaissance and the Afro-Arab Spring. Charles Villa-Vicencio, Erik Doxtader and Ebrahim Moosa (Eds). Washington, DC: Georgetown University Press, 2015.
Review by R. Simangaliso Kumalo, Co-Editor, The CIHA Blog
The African Renaissance and the Afro-Arab Spring, which comprises twelve carefully and intelligently crafted scholarly articles, emerges as a unique resource for analysing the correlation between the African renaissance and the Afro-Arab spring. It’s structure and extensive research makes it a reliable and critical read. It also has a forward written by the former South African President Thabo Mbeki, who is an incessant proponent of the African Renaissance project on the continent and beyond.
The Context
The African renaissance and the Afro-Arab spring centre as two major continental markers defining the yet-to-be-achieved African people’s quest for freedom. Historically, Africa exists as a partitioned landmass and has struggled under the shackles of slavery and colonial, neo-colonial and contemporary capitalist imperialism. Disenfranchised, Africans continue to languish in a complex matrix for survival. Trapped in systems of oppression and deprivation, the majority of the continent’s populace is systematically pushed into a vicious cycle of poverty. Yet, a paradoxica result is the agency for change captured in what Mbeki calls “a manifestation of an African re-awakening… the motive force for the achievement of the renaissance.”
A summary review
The African Renaissance and the Afro-Arab Spring epitomises the hybridity of the African liberation experience captured within the post–colonial worldview. It effectively embodies the struggles of a continent at the cross-roads. The book further unearths the contested spheres of power stretching beyond the borders of the ‘mother-land’ – and how these continue to define its political, economic, social and religious landscape. The trajectory of events attests to the continent’s advancement of agency in re-shaping its future – for which the African renaissance and the Afro–Arab spring are indeed rationalised. The book is a multi-disciplinary resource accentuating scholarly approaches and debates on revolutionary ideals baked and packaged on the continent. The analytical scope of the articles therein connects three centuries of self-realisation and the struggle for emancipation of African peoples defining meaning for change. Upon this backdrop, governments riddled with corrupt and autocratic leaders continue to drown a people’s hope. ‘Aluta continua’ defines a future carved out of a militant and rather uncertain present.
The book envisages a ‘new kairos’ – a quest for equality, peace, prosperity and democracy in the now as embodied by the African renaissance and the Afro-Arab spring. The authors promote this quest as part and parcel of the self-determination of the African people – well articulated by Mbeki in, “I am an African” or by Don Foster in “the long-awaited ‘rebirth’” or what Catherine Marshal strategically postulates in her statement that, “women may have sustained the Arab- spring, but it remains to be seen if the Arab-spring will sustain women.”
Further the authors grapple with the challenge of assessing whether belief in the African renaissance and the dividends of the Afro-Arab spring has really made sense. First, liberation is not necessarily conditioned by change of government. In fact most North African states affected by the Afro-Arab spring are not necessarily free, let alone peaceful. Tariq Ramadan, in Ebrahim Rasool’s The Pharaoh Returns, rightly argues that “it is often difficult to distinguish between a historical opportunity for liberation and cynical manipulation.” He notes that “the West needed reform that improved global economic integration of the Middle East and North Africa (MENA) in competition against emerging markets.” Therefore the extent to which the Afro-Arab spring was exclusively about self-determination remains largely contested.
Second, the understanding of the African renaissance in Pierre Englebert’s argument underscores an inconvenient claim to decipher. Englebert argues that, “despite its good intentions, granting sovereignty to Africa’s post-colonies has been poisonous to Africans” [see Don Foster, p.17]. Though some may disagree, without prejudice to the cause of African independence, bad governance on the continent continues to compromise the goals of the renaissance. In retrospect, tyranny has claimed the lives of credible ‘renaissances,’ like those promoted by Steve Bantu Biko in South Africa, Patrice Lumumba in the former Zaire, Kwame Nkurumah in Ghana, Thomas Sankara in Burkina Faso, and more. The colonial malaise of state fragmentation and patronage still obliterates the vision for unity and prosperity beyond charity.
It should be noted that the book is crafted within an elitist paradigm, a space that is frequently inaccessible to the grass-roots African. Nonetheless, it emerges as a timely resource bridging historical aptitude to present discourse. The facts, arguments and analytical conversations captured in the book could provide an important framework for action going forward.
Dr. R. Simangaliso Kumalo is co-editor of the CIHA Blog and Director of Research and Postgraduate Studies, School of Religion, Philosophy and Classics, University of KwaZulu-Natal.
The African Renaissance and the Afro-Arab Spring. Charles Villa-Vicencio, Erik Doxtader and Ebrahim Moosa (Eds). Washington, DC: Georgetown University Press, 2015.
Review by R. Simangaliso Kumalo, Coéditeur, du Blog CIHA
La renaissance africaine et le printemps Afro-arabe, qui contient douze travaux académiques soigneusement et intelligemment rédigés, apparait comme une source unique de toute analyse de la corrélation entre la renaissance africaine et le printemps Afro-arabe. La structure de l’œuvre et sa recherche approfondie offre une lecture critique et fiable. En outre, on y trouve un avant-propos de l’ancien président de l’Afrique du sud Thabo Mbeki, militant infatigable du projet de la Renaissance africaine à travers le continent et au-delà.
Le contexte :
La renaissance africaine et le printemps afro-arabe sont deux mouvements clefs dans l’évolution des peuples africains, encore la quête de liberté. Historiquement, l’Afrique demeure un territoire balkanisé qui a souffert des affres de l’esclavage, du colonialisme, du néo-colonialisme et de l’impérialisme capitaliste de l’heure. Toujours non affranchis, les africains continuent de languir dans une matrice complexe pour la survie. Piégés dans des systèmes d’oppression et de privation, la majeure partie des peuples africains reste systématiquement étreinte dans un cercle vicieux de pauvreté. Le résultat paradoxal demeure encore l’action pour le changement qui constitue ce que Mbeki appelle « une manifestation d’un prise de conscience africaine … la force motrice pour la réalisation de la renaissance ».
Résumé de lecture.
La renaissance africaine et le printemps afro-arabe symbolisent l’hybridité de l’expérience de la libération africaine dans l’étape postcoloniale. Elle incarne effectivement les luttes d’un continent à la croisée des chemins. Le livre met en lumière les sphères contestées du pouvoir qui s’étendent au-delà des frontières de la mère patrie – et comment celles-ci continuent d’en définir le paysage politique, social, économique et religieux. La trajectoire des évènements montre la dynamique de réorientation de l’avenir du continent. Ainsi, la renaissance africaine et le printemps afro-arabe en sont bien rationalisés. Le livre est une ressource multidisciplinaire qui met l’accent sur des approches académiques et des débats sur des idéaux muris et conditionnées dans le continent. La dimension analytique des articles connecte trois siècles d’auto-détermination et de lutte des peuples africains pour l’émancipation. Dans ce contexte, des gouvernements gangrénés par la corruption et l’autocratie continuent de trahir l’espoir des peuples.
Le livre observe un ‘nouveau kairos’ – une quête de l’égalité, de la paix, de la prospérité et de la démocratie pour le présent, comme il est incarné par la renaissance et le printemps afro-arabe. Les auteurs font la promotion de cette quête comme étant une partie de l’auto-détermination des peuples africains – bien exprimée par Mbéki dans « je suis un africain » ou par Don Foster dans « la renaissance tant attendue » ou comme le postule Catherine Marshal dans son affirmation, « les femmes ont soutenu le printemps arabe, mais il reste à savoir si le printemps arabe va soutenir les femmes ».
De plus les auteurs voient là, le challenge de voir si la conviction en la renaissance africaine et les dividendes du printemps arabe ont réellement un sens. D’abord, la libération n’est pas nécessairement conditionnée par le changement de gouvernement. En fait, la plupart des États affectés par le printemps arabe ne sont pas forcément libres, encore moins paisibles. Tariq Ramadan, dans l’œuvre de Ebrahim Rasool The Pharaoh Returns, affirme à juste titre qu’« il est souvent difficile de faire la distinction entre une opportunité historique pour la libération et la manipulation cynique ». Il note que « l’occident avait besoin d’une réforme qui améliorerait l’intégration économique globale au Moyen Orient et en Afrique du Nord (MENA), en compétition avec les marchés émergents ». Alors, réduire l’importance du printemps arabe exclusivement à l’auto-détermination reste en grande partie discutable.
En deuxième lieu, l’interprétation de la renaissance africaine à travers la pensée de Englebert met l’accent sur une réclamation difficile à déchiffrer. Englebert soutient que « malgré ses bonnes intentions, la reconnaissance de la souveraineté aux (post-colonies) africaines a été un poison pour les peuples » (cf Don Foster, p.17). Quoique certains veuille le nier, sans le préjudice à la cause de l’indépendance africaine, la mauvaise gouvernance dans le continent continue de compromettre les objectifs de la Renaissance. Dans le passé, la tyrannie a causé la mort de véritables « renaissances » comme celles incarnées par Steve Bantu Biko en Afrique du Sud, Patrice Lumumba de l’ancien Zaire, Kwame Kkurumah au Ghana, Thomas Sankara au Burkina Faso, entre autres. Le malaise colonial de la fragmentation de l’État et le patronage effacent encore la vision pour l’unité et la prospérité au-delà de la charité ».
Il faut noter que l’ouvrage s’inscrit dans un paradigme élitiste, un espace souvent inaccessible aux africains lambda. Néanmoins il se présente comme une ressource appropriée pour faire le pont entre des positions historiques et des discours actuels. Les Faits, arguments et conversations analytiques contenus dans le livre, pourraient fournir de cadre pour les actions à venir.